Lieu | Paris (75) |
Date | 2018 |
Surface | 5000 m² |
Coût global | 1,5 M€ TTC |
MOA | Ville de Paris |
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Crédits | Photos © Philippe Ruault © Samuel Colin Canivez© Lucas Bonnel |
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L’objectif premier a été d’offrir la place aux habitant.es, étudiant.es, touristes, passant.es en imaginant pour cela un espace public simple et fort, permettant la plus grande diversité d’usages. Des études sensibles et genrées ainsi qu’une permanence sur les lieux nous ont permis de faire émerger les dynamiques et les potentialités de l’espace ; d’éprouver quotidiennement le site pendant plusieurs mois, afin de rencontrer les usager.es et leur faire prendre part au projet.
Jouant des matières et de la symbolique inhérentes à la place du Panthéon, nous nous sommes engagés dans une démarche collective visant le juste équilibre entre continuité patrimoniale et transformation du lieu.
Repenser l’espace à partir de la minéralité qui lui est propre, a révélé la matière comme une donnée primordiale, capable de faire le lien entre un héritage chargé historiquement et des problématiques urbaines contemporaines.
Des blocs de granit constituent le matériau prédominant et s’agencent ici suivant une trame orthogonale régulière. Par endroits, des espaces libres forment des « clairières », en limite desquelles sont construites des plateformes en bois. Nouveaux mobiliers métropolitains sur mesure de 25m2, leur forme est volontairement abstraite, car il ne s’agit pas de prédéterminer ou de surdéterminer leurs utilisations, ni les catégories d’usager.es.
Les 400 nouvelles assises en granit sont des bordures de trottoir récupérées dans les stocks de la ville de Paris : brutes et de dimensions variables, elles sont simplement soclées sur des pieds en acacia.
L’ensemble du dispositif répond à la volonté d‘utiliser des matériaux de récupération qui par leur empreinte écologique faible ont généré une économie substantielle. Nous sommes convaincus que le réemploi est un moyen efficace pour fabriquer de nouveaux et puissants paysages urbains.
Enfin, sans nous opposer au monument qui détient sa propre histoire, nous nous engageons dans une reconquête symbolique de l’espace pour célébrer les femmes de tous horizons. Ce travail sur la visibilité par l’inscription de noms de femmes sur la place a été préfiguré lors d’un Week-end féministe. Il donne la place aux invisibles de l'Histoire tout en soutenant nos contemporaines et est toujours en cours.
En lieu et place des voitures, ce nouvel espace public généreux, économe en moyens et riche en diversité d’usages est rendu aux piétons et force est de constater son appropriation par des usager.es de tous âges.